
Atelier de filage au rouet en mode consultante laine …
Les ateliers de filage se suivent et ne se ressemblent pas… et c’est ce qui en fait tout le charme ! Jeudi j’ai reçu Philippe dans mon atelier. Déjà équipé d’un rouet (Bliss de Woolmakers comme le mien..), il voulait améliorer sa technique de filage et surtout, voir si la laine qu’il avait apportée pouvait être utilisée dans un projet de valorisation de laine locale pour la fabrication d’objets finis.

On a commencé par parler de sa laine et de ce qu’il avait déjà entrepris pour la filer: il en avait apporté une pelote qu’il avait déjà filée et retordue.
On a regardé ses gestes pendant le filage et je lui ai parlé de toutes les différentes manières de filer, suivant comment on tient la fibre et si on laisse entrer la torsion ou pas pendant l’étirage des fibres. Woolen ou worsted, célibataire ou retordu en 2 ou 3 plis, j’ai pu lui montrer mes échantillons (réalisés pendant l’atelier de mon idole Jacey Boggs) et on a parlé de ce qui conviendrait le mieux pour son projet et au vu de cette laine assez rustique avec une jolie texture.

Comme il se déplace beaucoup en montagne auprès de bergers, et regrettait de ne pouvoir emporter son rouet … Je lui ai aussi parlé du fuseau ! Pour le coup très transportable, il lui a très rapidement compris le principe. Et même si le filage au fuseau est certes moins rapide qu’au rouet, j’espère qu’il le gardera comme une option possible pour ses déplacements. 😉

Pendant qu’il retournait filer sur le rouet et perfectionnait son geste (“ouvre ta main”…), j’ai filé puis tricoté quelques échantillons, d’abord avec la laine qu’il avait filé avant de venir (à gauche), puis avec un célibataire que j’ai filé en woolen (à droite): Bingo ! On a tout de suite vu que la 2ème option était pile ce qui correspondait le mieux à son projet: un rendu moelleux et très “Nature” respectant vraiment les qualités de sa laine, avec une vraie valeur ajoutée par rapport à un fil du commerce.


Du coup tout le reste de l’atelier a été consacré à lui montrer les gestes spécifiques du filage “woolen”, et même du long draw. L’avantage en plus étant que c’est plus rapide à filer ET qu’il n’aura pas à retordre sa laine. Double bingo ! 🙂


Le geste “long draw” n’est en général pas ce qu’on apprend en débutant le filage car cela demande pas mal de lâcher-prise et de confiance ! Mais en expliquant bien et en se concentrant bien sur le geste, ce n’est pas si compliqué que ça ! Il a vite pris le coup.

Au bout des deux heures d’atelier, passionnantes pour moi aussi, il est reparti avec ses écheveaux de célibataire en woolen en plus de la pelote qu’il avait filée avant, et surtout avec ses échantillons tricotés qui lui permettent enfin de se rendre compte du rendu de SA laine. 🙂
Trop hâte de voir la suite de son projet, j’ai adoré répondre à ce petit challenge et qu’on ait réussi ensemble à trouver la meilleure façon de filer pour rendre justice à la laine qu’il avait apportée.