Teinture de laine pour filage “fractal”
Dimanche dernier, Heike m’a invité avec d’autres copines faire de la teinture de laine… pour s’essayer au filage façon “fractales”. On a donc passé une super journée à jouer avec les couleurs tout en papotant !
Pour ma part, j’avais amené ce gros ruban de 230g de BFL (Black faced Leicester, une race de mouton) superwash, que je devais avoir une dizaine d’années dans mon stock. Parfait pour l’occasion, d’autant que je voulais être sure d’avoir assez de fil à la fin pour en faire un “vrai” projet, type châle par exemple 😉
Première fois que je travaille avec de la fibre superwash (j’ai déjà utilisé souvent du BFL), et c’était surprenant de voir comme la fibre étant un peu écru par rapport aux autres – mérino ou BFL essentiellement – mais surtout comme elle était mousseuse ! Tellement aérée que le ruban partait en quenouille dès que je le touchais une fois mouillé…
Le bon côté c’est que la fibre est du coup ultra facile à filer. Mais si j’avais voulu faire une teinture ultra précise, cela aurait pu poser des problèmes.
Côté couleurs justement, j’ai improvisé.. en laissant pas mal de blanc entre mes blocs de couleurs afin de ne pas monopoliser toute la teinture alors que j’avais deux fois plus de fibres que les copines. Le moins qu’on puisse dire, une fois qu’on a sorti les fibres pour les mettre à sécher, c’est que ma teinture m’a laissée un peu dubitative. Surprise j’étais 🙂
Pendant que les fibres séchaient, on a sorti les rouets. En théorie, j’aurai du faire comme les copines et filer autre chose. Mais impatiente toujours, et au vu de ces fibres si aérées qu’elles étaient déjà à moitié sèches.. j’ai embarqué avec moi un bout de ruban que je venais de teindre et l’ai filé de suite ! Histoire de voir le rendu de cette teinture improbable dont je me demandais bien de que serait le rendu !!!
Sur ma bobine les couleurs ont commencé à prendre forme. Le blanc séparant les blocs de couleurs a vite eu tendance à “s’aspirer” au creux des blocs de couleurs, allégeant ainsi leur valeur et intensité. Bien plus claires que dans la fibre d’origine, les couleurs se fondent aussi en un ensemble qui finalement était prometteur.
Forcément, une fois rentrée chez moi je n’ai pas pu résister et ai continué à filer une seconde bobine, afin de pouvoir les retordre dans la foulée. Le soir venu, je pouvais enfin admirer le résultat: Ouf, ça me plait bien !
(même si encore une fois, je n’étais pas satisfaite de mon retors. Pas assez de contrôle sur mon rouet avec cette fâcheuse habitude de pédaler à toute vitesse… Je l’ai donc repassé une seconde fois pour ajouter un peu de torsion sur les parties où il en manquait.)
Et voilà le résultat après blocage de ce premier écheveau. Mon retors me plait bien plus, et le fil est équilibré. Comme j’ai filé mes célibataires en worsted, les couleurs sont nettes et vraiment bien définies, et le fil très rond tout en gardant beaucoup de souplesse.
Maintenant, reste à filer le reste de la fibre, puis retordre tout ça en un second écheveau …probablement au fuseau cette fois pour un contrôle parfait de ma torsion sur chaque section.
Et puis réfléchir aussi à ce que je vais en faire… un châle ce serait magnifique, mais j’ai peur qu’au crochet la hauteur des points rende moins bien que le tricot avec ce genre de fil où les couleurs changent parfois très vite.
Mais quant à devoir me remettre au tricot pour l’occasion ? A voir…
Bref, ce sera un bon sujet d’expérimentation.
Ah, et au fait… Pourquoi fractal me direz-vous ? Le principe est simple, partager le ruban teint en 2 dans le sens de la longueur: une des moitiés sera filée ainsi, pour garder de longues portions de chaque couleur, tandis que l’autre moitié sera de nouveau divisée en 2 et ainsi de suite.. afin d’obtenir des répétitions de couleur de plus en plus rapides pour le 2nd célibataire.
Une fois qu’on retord ces 2 manières d’avoir filé la même fibre de départ, les couleurs s’entrechoquent et créent des mélanges surprenants. C’est justement ce que nous souhaitions observer !
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